Limitée au sud et à l’ouest par une boucle de la Seine, la ville s'est développée à partir de 1860 entre habitat bourgeois et industrie triomphante.
Histoire rapide[]
Boulogne[]
Hameau de Billancourt[]
Historiquement, le hameau faisait partie de la paroisse d'Auteuil, jusqu'à son rattachement à Boulogne en 1860. Située en bout de méandre de la Seine, sans passage possible vers la rive Gauche, le territoire fut peu peuplé et servit aux cultures de la Cense de Billancourt. Ce lieu est mentionné pour la première fois dans un acte de donation à l'abbaye Saint-Victor de 1150. Très peu peuplé, il servit de refuge pour les protestants pendant les guerres de religions, au point qu'on parla de "désert" pour ce lieu d'accueil.
Suite à l'ouverture de l'ancien pont de Sèvres, une route rectiligne fut tracée pour faciliter la liaison avec Versailles. Ce tracé évitait donc le hameau, qui resta malgré tout à l'écart des mondanités et turpitudes qui animaient la noblesse d'Ancien Régime et d'Empire à Boulogne. Seule l'installation de la Tannerie de Séguin, en 1794, annonçait les futurs bouleversements industriels. C'est l'achat par le baron de Gourcuff de la ferme de Billancourt, en 1825, qui va bouleverser la vie du quartier. Sur ces terrains sera crée un quartier résidentiel de luxe : le Hameau Fleuri, qui se signale comme le premier exemple de lotissement avec des règles d'urbanisme. Le secteur fut durement touché lors du siège de Paris en 1870.
C'est à partir de 1890 que les bordures de Seine vont devenir un sanctuaire du prolétariat avec l'installation de nombreuses usines. Louis Renault sera la figure de proue de ce capitalisme employeur mais sans grande considération pour ses ouvriers. En réponse, Billancourt deviendra un bastion du syndicalisme ouvrier, mais cela n’empêchera pas les lieux de se couvrir d'ateliers, d'usines et d’habitations pour les ouvriers. Nombres de ces ateliers travailleront pour l’occupant allemand à partir de 1940, occasionnant les bombardements de la zone par les alliés en 1942 et 43, faisant de nombreuses victimes et dégâts. Après la guerre, et surtout à partir des années 1980, l'industrie fera place aux activités tertiaires.
Évolution de Billancourt (Sources : Geoportail IGN) - A gauche, vers 1860 et le Hameau Fleuri. A droite, vers 1950 et l'importance des usines.
Au long de la route[]
N10[]
Les routes successives[]
Plusieurs routes se succederont pour assurer une liaison entre Versailles et Paris, en franchissant la Seine. La plus ancienne est l'actuelle rue du point-du-jour, le chemin pour accéder au hameau de Billancourt. A l'écart des grands axes et noyée dans les usines, il reste peu de traces anciennes. Une partie de ce vieux chemin a disparu lors du lotissement du quartier.
| La rue du Point du Jour (vue vers Paris). D'abord épicerie (qui vendait aussi l'essence en bidon), puis café, le bâtiment de gauche est aujourd'hui une banque. Beaucoup d'autres ont disparu pour des éléments modernes.
Vue actuelle : [1] |
La plaine de Billancourt avec les chemins vers Versailles (Delagrive-1730)
Lors de la construction du pont de Sèvres, un chemin droit fut tracé. Il existe toujours par les actuelles rues Marcel Dassault et de l'ancien Pont-de-Sèvres. Ce parcours se retrouve sur les anciens plans, mais il a perdu de son importance. Voir ICI, l'arrivé de cette rue en bord de Seine, emplacement de l'ancien pont qui s'appuyait sur l'Ile Séguin. Depuis la prise de vue, cette dernière s'est modernisée avec la construction de la Seine musicale.
En effet, une voie moderne et large fut tracée sous Napoléon, pour accéder au nouveau pont. Ce sont les actuelles Avenue Édouard-Vaillant et du Général-Leclerc.
Le Pont de Sèvres[]
Pont de Sèvres vers 1900. Paysage encore peu atteint par l'industrialisation, en particulier sur l'ile Séguin.
L'ancien pont fut construit en 1684 pour faciliter les déplacements entre Paris et Versailles. S'appuyant sur l’île Séguin, il était constitué de 21 travées en bois. Les réparations continuelles qu'il fallait y faire engagèrent Napoléon à le faire remplacer par un pont de pierre, plus en aval. Cet ouvrage apparaît alors comme un ouvrage de 9 arches, d'un seul tenant. Comme le reste de la N10, le pont supportait le passage du Tramway de Sèvres à Versailles, plus tard la ligne 1 de la STCRP, qui fut supprimé en 1934.
Inadapté à la circulation moderne, ce pont fut également fragilisé lors les bombardements de 1943. La reconstruction tarda tellement à venir qu'il fallut mettre en place un pont provisoire pour le soulager d'un trafic toujours plus important. Il fallut ensuite 5 ans, de 1958 à 1963 pour reconstruire le pont. On construira à ses extrémités, une gare routière côté Paris, et l'arrivé de la F18 (actuelle N118) côté Versailles. Le déroulement des travaux se retrouvent dans les différentes vues aériennes prises par l'IGN.
A noter que c'est du pont de Sèvres que doit provisoirement commencer la Ligne 15 du métro, à l'horizon 2025.
Pour aller plus loin[]
Blog rappelant le Hameau Fleuri : [2]
Le pont de Sèvres en image : [3]