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Large et droit, le Boulevard St Michel symbolise les percées d’Haussmann qui bouleversèrent Paris. Moderne, il n'aurait pas eu le droit à un article s'il n'avait pas succédé à un trajet ancien, connu comme le chemin d'Enfer.

Si ce nom n'a rien à voir avec les catacombes parisiennes, il semblerait qu'il provient de la dénomination ancienne de via inferior, en opposition avec la rue Saint-Jacques, la Via superior. Le fait est que cet axe correspond à un des cardo de la Lutèce antique, et que c'est sur celui-ci que s'établira progressivement la principale voie de communication pour quitter paris vers le sud.

Le départ romain et médiéval - la rue Saint-Séverin[]

Il semble que cette voie se raccordait au Cardo Maximus par ce qui deviendra la rue Saint-Séverin. Une des rues les plus anciennes de Paris, on y retrouve nombres d'immeuble du XVIème et XVIIème siècle (voir aspect ICI). Elle fut une des premières de France à être piétonnisée, dès 1972, en raison de son étroitesse. Pourtant, elle aurait dut être élargie à 10 m, en vertu d’une décision ministérielle de 1801 et d’une ordonnance royale de 1825 (le coté pair disparaissant), mais cela ne fut jamais réalisé.

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La rue Saint-Séverin en 1866, vue de la rue Saint-Jacques. La maison qui occulte le chevet de l’église, réputée insalubre, sera abattue vers. Il est acheté par la préfecture en 1912. Une fontaine publique se trouvait également au coin de la rue.

Analyse sur le site Vergue : [1]

(voir aspect ICI).

  • N° 3 : coté de l' église St Séverin, dont le chevet est visible de la rue Saint-Jacques. Église très ancienne dont des parties remontent au XIIIème siècle. Elle a la particularité d'avoir conservé quasiment intact l'emplacement de son cimetière et de son charnier (coté sud). Ce cimetière était entouré sur trois côtés d'une galerie, analogue à celle d'un cloître, construite vers 1430. Il fut fermé en 1674. (Plus de détail ICI).
  • No 22 : maison réputée comme une des plus étroites de Paris.
  • No 13 : emplacement d'une auberge à l'enseigne du Cheval Blanc, datée de 1656, et avec Sur la façade, une enseigne représentant un cygne enroulant son cou autour d'une croix (Voir ICI).

La rue rejoignait alors la rue de la Harpe, qui sera détaillée plus bas.

Le départ Moderne - l'ile de la Cité[]

Par moderne, il faut bien entendre au moment de l'ouverture du Pont Saint-Michel qui ouvrit les perspectives d'un nouvel axe vers le sud. Ce pont permettait enfin de franchir la Seine en venant du nord de Paris (Axe Saint-Denis) et en évitant le Petit-Pont.

Le marché-Neuf[]

LE marché neuf

Plan de Turgot (1740)

Le tracé par le chemin d'Enfer commençait donc discrètement à l'intersection de l'ancienne rue du Marché-Neuf avec la rue du Marché-Palu. D'après les érudits, il semblerait même que cette ouverture ne date que de 1558, avant ce n'était qu'une impasse menant à l'église Saint-Germain-le-Vieux. Cet église remonterait au Vème siècle, et aurait abriter les reliques de St Germain durant les invasions Vikings. Elle est rebâtie au XVIème siècle, pour être finalement fermée en 1790 et démolie en 1802. Ses représentations sont peu nombreuses, mais on peut la déceler au coin supérieur gauche du Marché-Neuf sur le plan de Turgot joint.

Morgue-1855

La morgue vers 1855. Derrière, les maisons médiévales du Marché-Neuf, bientôt appelé à disparaitre. Voir ICI la vue actuelle.

Le Marché-Neuf, lui, était un des rares espaces ouvert de l’île de Cité auparavant, ainsi qu'un des rares endroits s'ouvrant sur la Seine. Il semble institué en 1568 pour les marchands d’herbes et de poissons qui se tenaient au petit-Chatelet auparavant, et perdura jusqu'en 1853. On y retrouvait une boucherie (à l'époque où les animaux étaient abattus sur place) qui profitait ainsi de la Seine proche pour un semblant de propreté. Ironie des lieux, la morgue de Paris y sera aménagé à sa place en 1804. Ce lieu deviendra une des sorties les plus en vogue de la capitale : Chacun peut observer, dans une salle séparée par une vitre, les cadavres à identifier. Le bâtiment sera transféré derrière Notre-Dame en 1864.

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Vue sur le Marché-Neuf (Marville-1852). Le Petit-Pont au fond est en cours de reconstruction.

Après plusieurs lettres patentes royales restées lettres mortes, c'est sous Napoléon 1er que les maisons de bord de Seine seront abattues (1808), élargissant le marché, ouvrant plus vers la Seine et donnant un semblant d'aménagement des quais. Mais les grands bouleversements auront lieu sous Haussmann. Déjà, les quais avaient été reconstruits et rehaussés en 1853 (en même temps que disparaissaient les maisons contiguës à la rue de la Cité). Mais l'ensemble des maisons de la rue seront rasées pour permettre la construction de la caserne de la Cité (construit de 1863 à 1867 pour accueillir la garde républicaine) et la rue sera réduite à la largeur du quai. Dès 1871, le service de la préfecture de Police de Paris y seront relogés provisoirement, en raison de l'incendie de leurs bâtiments du Palais de Justice. Un provisoire qui deviendra définitif quand la garde républicaine quittera les lieux en 1929.

Le pont St-Michel[]

Le trajet s'engage ensuite sur le Pont Saint-Michel. Ce pont - comme la toponymie alentour - tient son nom d'une chapelle construite sous Louis VII qui se situait dans l'enceinte du Palais de Justice. Très simple, rectangulaire à chevet plat, elle fut démolie en 1781/1782 lors d'une campagne de reconstruction du Palais.

Plan de Paris vers 1550 pont St-Michel

Pont Saint-Michel vers 1550. La chapelle Saint-Michel est visible à gauche.

Un premier pont fut construit entre 1378 et 1387, en pierre. Subissant les furies de la Seine, il fut détruit et reconstruit plusieurs fois. Ses aspects les plus connus sont le pont de 1616, en pierre et loti de 32 maisons, puis le pont actuel, reconstruit en 1857. Ainsi, un promeneur pouvait autrefois passer le pont, sans se rendre compte qu'il franchissait le fleuve. En effet, outre les maisons sur le pont même, il n'y avait pas de quais dégagés digne de son nom aux alentours. Les maisons sur le pont seront détruites en 1808, lors des opérations de dégagement napoléonien

Quaidesorfevres1900
Quai des Orfèvres vu du Pont Saint-Michel (1900), avant l'agrandissement du Palais de Justice.

Vue actuelle : [2]

La rue de la Harpe[]

La place du pont Saint-Michel[]

C'est sous l'impulsion de Napoléon 1er en 1808, que de grandes opérations de dégagement furent effectuées en sortie du Pont Saint-Michel. Outre la destruction des maisons du Marché-Neuf attenantes, on prolonge le Quai des Orfèvres, on le relie au Quai des grands Augustins, ( en se débarrassant des maisons attenantes à la Seine). Enfin, on perce le Quai St Michel qui, s'il était voulu dès 1558 (date de la première pierre), ne fut réellement aménagé qu'en 1812.

L'aboutissement sera la création d'une place de 32 m de large : la place du Pont-Saint-Michel créée en se débarrassant de misérables constructions.

St Michel

Le projet de percement du Boulevard Saint-Michel

La place sera de nouveau bouleversée lors du percement du Boulevard Saint-Michel à partir de 1856 (voir plan joint) qui établira la place Saint-Michel actuelle. La place se distingue par la grande fontaine murale qui occupe à elle seule tout un mur pignon de la place. Œuvre de Gabriel Davioud, elle a été inaugurée en 1860. Depuis cette époque, elle a été témoin des nombreuses agitations du Boul' Mich', dont les extraordinaires travaux du Métro de la ligne 4 en 1906 qui vit se construire des caissons immenses avant fonçage dans le lit de la Seine (description [3]) pour effectuer la traversée fluviale, où les affrontements de mai 68 (Voir les images)

Les tramways s'emparèrent de cet axe majeur et la Place Saint-Michel vit le croisement de plusieurs lignes. En passant par les quais, la compagnie de l'Est-Parisien faisait passer les lignes :

  • 5 : Pont de la Concorde – Gare de Gargan
  • 6 : Pont de la Concorde – Créteil/ Bonneuil-sur-Marne
  • 7 : Pont de la Concorde – Vitry-sur-Seine

La CGO, avait le droit aux lignes principales

  • G : Gare de l’Est – Porte d’Orléans
  • H : Porte de la Chapelle – Square Monge
  • Q : Les Halles – Porte d’Ivry

A la création de la STCRP, les lignes de l'EP devinrent successivement :

  • 103 : Bonneuil Mairie - Concorde Quai d'Orsay
  • 104 : Alfortville Camélias - Concorde Quai d'Orsay
  • 105 : Vitry Eglise - Concorde Quai d'Orsay

Le 6 avril 1926, le trajet par les quais fut abandonné pour un tracé par le Boulevard Saint-Germain. 103 et 104 disparaitront du quartier en octobre 1927, le 105 également en mars 1928.

Celles de la CGO devinrent successivement les lignes :

  • 8 : itinéraire inchangée, elle fermera le 31 août 1936.
  • 9 : Porte de la Chapelle – Jardin des Plantes. Prolongé vers Saint-Denis en 1922 et sera dévié par Notre-Dame en septembre 1924.
  • 84 : Les Halles – Petit Ivry, supprimée le 20 avril 1931.

S'ajoutera aussi, à l'occasion de déviation de ligne, le :

  • 47 : Le Kremlin Bicètre - Porte de la Chapelle, du 18 janvier 1932 à la fermeture de la ligne le 20 février 1933.
  • 85 : Villejuif Asile - Châtelet, du 18 janvier 1932 à la fermeture partielle de la ligne le 20 février 1933.

A ce trafic s'ajoutait les transports nocturnes de l'Arpajonnais. Les trains vapeur alimenteront les Halles en maraichage, jusqu'en décembre 1933.

La rue de la Harpe[]

Cette rue très ancienne de Paris, bien que frappée d'alignement et d'agrandissement, a gardé des aspects anciens, C'était en tout cas le début de l’échappatoire de Paris.

De la Seine jusqu'à la rue Saint-Séverin, elle s'appela rue de la Vieille-Boucherie jusqu'en 1851.

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Une rare subsistance du tracé médiéval, vue vers la rue Saint-Séverin. Les maisons de gauche aurait du disparaitre, frappées d'alignement.

Description sur Vergue : [4]

Vue actuelle : [5]

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La rue de la Harpe, vue vers la Seine. Les maisons de droite aurait du également disparaitre, frappées d'alignement.

Vue actuelle : [6]

  • Nos 35, 37 et 45 ; immeubles classées.
  • Les thermes de Cluny se retrouvent au croisement avec le boulevard Saint-Germain (percé en 1859). Ces thermes occupaient un espace beaucoup plus vaste qui s’étendait jusqu'à la rue des Écoles. Construites à la fin du Ier siècle ou au début du IIème siècle, elles servirent par la suite de palais Mérovingien et résistèrent aux nombreux dégâts causés par invasions. Protégé comme résidence royal, puis comme dépendance de l'hôtel de Cluny, le gros œuvre put être préservé, noyé dans des habitations. L'ensemble fut dégagé à partir de 1820, pour la partie contiguës) à la rue de la Harpe.

A partir de là, la rue se confond avec le Boulevard Saint-Michel. Une absorption qui a balayé une bonne partie du quartier latin qui avait là toute sa signification. En effet de nombreux collèges médiévaux y étaient présents (l'ancienne rue étant au niveau du trottoir pair du Boulevard actuel ) mais seules leurs fondations reposent aujourd'hui sous le bitume du Boulevard.

College Turgot

La rue des collèges en 1740. Seul le collège d'Harcourt est signalé sur plan, signifiant son importance. A gauche, représentation de l'église Saint-Côme.

  • N° 26 : Emplacement du Collège de Dainville, fondé en 1380 pour des boursiers d'Arras et de Noyon. Il accorda des cours de chirurgie à partir de 1610. Disparaît en 1763 lors de la réforme des collèges.
  • N° 30 : Église Saint-Côme. Bâtie en 1427 à la place d'une chapelle construite vers 1212, sous l'égide de Saint-Côme et de Saint-Damien, patrons des chirurgiens. Désaffectée en 1791, puis vendue en 1797, elle disparaîtra en 1836 pour permettre le prolongement de la rue Racine.
  • N° 33 : Emplacement du collège de Séez (fondée en 1404). De 1730 à 1740, les bâtiments avaient été reconstruits en entier, mais cela n’empêchera pas sa disparition en 1763 lors de la réforme des collèges
  • N° 36 : Emplacement du collège de Justice (1358), destiné à accueillir douze élèves de Rouen et de Bayeux. En déclin à partir de 1700, il disparaîtra en 1763, lors de la réforme des collèges
  • N° 35 : ancien collège de Bayeux (1308), pour douze boursiers, dont six devaient être de l’évêché du Mans. En déclin également à partir de 1740, il disparaîtra en 1763, lors de la réforme des collèges
  • N° 37 : Emplacement du Collège de Narbonne (1317), fondé pour accueillir neuf écoliers du diocèse de Narbonne.
  • N°40 : Lycée Saint-Louis. Ce prestigieux lycée a pour origine le collège d'Harcourt qui avait été fondé en 1280. Prestigieux, ce collège devait héberger quarante étudiants pauvres et réussira à maintenir un enseignement varié jusqu'à la révolution. Fermés par la Convention en 1793, les bâtiments sont convertis en prison avant d'être démolis en 1795. Napoléon ordonnera sa réouverture pour l’accueil d’un lycée impérial ; ce qui ne sera effectif qu'en octobre 1820.
  • N° 47 : Emplacement du Collège du trésorier, fondé en 1268 pour accueillir 24 écoliers, principalement originaires du pays de Caux. Disparaît également lors de la réforme de 1763.

Place et porte Saint-Michel[]

Porte saint michel

L'enceinte de Philippe Auguste est atteinte peu après l'intersection de l'actuelle rue Cujas. Ici, la route était fermée par une porte qui eut plusieurs noms : porte Gibard ou porte Saint-Michel ou encore porte d'Enfer. Pour ce dernier nom, le fait qu'elle avait des portes en fer serait une explication du nom de chemin d'enfer qui la prolongeait. Plus ouvragée que sa voisine St-Jacques, elle fut abattue en 1684. Des vestiges des murailles alentours subsistèrent jusqu'en 1860.

Le plan Vasselieu (1609) montre ainsi la disposition des lieux, avec de gauche à droite, l'église St Côme, la porte St-Michel et le couvent des Chartreux. Les collèges ne se distinguent pas de la masse des habitations.

Le Chemin d'Enfer[]

Passé la porte, le chemin s'engageait dans un paysage bien plus champêtre, où furent installées de nombreuses congrégations, l'urbanisation ne commencera qu'après 1700. Dans sa première partie, le chemin a été recouvert par le Boulevard Saint-Michel.

Boulevard Saint-Michel[]

  • N°58 (emplacement) : Un séminaire y est établi après 1690, dans les locaux d'un ancien hôtel particulier. A la veille de la révolution, 130 séminaristes suivait les cours. Une caserne prit possession des lieux avant que le bâtiment ne soit détruit par la percée de la rue Médicis.

Les Jardin du Palais du Luxembourg s'établiront en bordure de rue au cours du XIXème siècle.

  • N° 65 : Entrée historique de la Gare du Luxembourg, du temps où elle était terminus de la ligne de Sceaux. Ouverte en mars 1895, la gare se situe dans un immeuble car la Compagnie n'a pas obtenu l'autorisation d'établir des accès sur la voie publique ou dans le jardin du Luxembourg.
  • n° 64 (emplacement) : Collège du Mans. A l'origine, fondé rue de Reims en 1526 pour 10 boursiers du diocèse du Mans. Il est transféré rue d'Enfer en 1682 et sera fermé en 1763 lors de la réforme de l'Université.

A ses cotés sera érigé l'Hôtel de Vendôme à partir de 1707. Confisqué à la Révolution, il est le siège de l’École des Mines depuis 1816, qui agrandira le bâtiment. A noter la présence voisine d'une Maison des Mines, résidence étudiante construite en 1933, située au 270 rue Saint-Jacques.

  • Édouard Branly résida au No 87 de 1928 à sa mort en 1940.
  • du N° 64 au Boulevard du Montparnasse : Jardin du couvent des Chartreux. Ce couvent fut l'un des plus vaste domaine religieux parisien (23 Ha), alors que la communauté ne dépassa jamais 32 religieux. Fermée et vendue en 1790, la Chartreuse devint une usine d'armement, puis fut démolie de 1796 à 1800. La partie sud du domaine fut lotie, la partie nord (dont une très fameuse pépinière), fut rattaché au jardin du Luxembourg.
  • César Franck habita au No 95 de 1865 jusqu'à sa mort en 1890.
  • N° 91 à 105 : emplacement du noviciat du couvent des Feuillants (installé rue saint-Honoré), installé depuis 1633 et disparu à la révolution.

La rue Henri-Barbusse[]

Le tracé historique quitte alors le Boulevard Saint-Michel s'engage dans l'actuelle rue Henri-Barbusse., baptisé ainsi en 1946.

  • N° 17 : La Maison de Rude. qui y habita de 1826 à 1855. Étonnante survivance d'une maison basse en plein Paris.
  • du N° 25 au 53 : emplacement du couvent des Carmélites, bâti à partir de 1603 sur l'emplacement d'un ancien lieu de pèlerinage. Fermé à la révolution, tout fut démoli dans la foulée pour faire passe la rue de Val-de-Grace. Le seul vestige étant un portail pris dans les constructions modernes du 284 rue Saint-Jacques (voir ICI).
  • du 48 au 52 : Emplacement arrière du Bal Bullier. Lieu festif renommé de 1847 à 1940, il est souvent représenté avec son fronton monumental de l'entrée principale (1895) : un bas-relief en terre cuite sculptée et émaillée représentant un coq gaulois debout sur les emblèmes des Facultés.
  • A partir du N° 53, les jardins de l'abbaye de Port-Royal.

Croisement avec l'Avenue de l'Observatoire (dans sa largeur actuelle depuis 1840)

L'Avenue Denfert-Rochereau[]

Le chemin d'Enfer s'engage désormais dans ce qui est devenu, par une espèce de calembour odonymique, l'Avenue Denfert-Rochereau. Bien sûr, la rue était bien moins large qu'aujourd'hui, elle fut agrandie en 1882.

  • N° 65 : Accès au regard de l'aqueduc Médicis, par la maison du fontainier. Ici ont été établis des réservoirs souterrains qui alimentèrent les fontaines publiques de la ville jusqu'en 1870.
  • N° 71-73 : Emplacement de l'ancienne maison de refuge du Bon Pasteur, créée en 1698. Il subsiste une ancienne chapelle connue sous le nom d'ancienne chapelle Notre-Dame-de-Joye. Lieux repris par l'association Notre-Dame-de-Joye, à vocation médico-pédagogique pour enfants et adolescents polyhandicapés.
  • N° 68 au 86 : emplacement de l'institution de l'Oratoire, destiné aux novices de cette ordre. L’église fut construite de 1655 à 1657 et les bâtiments étaient accompagnés d’un vaste enclos bien cultivé. Les bâtiments seront repris à la Révolution pour les enfants-trouvés, ayant quittés l’île de la Cité. L’institution devint Hospice des Enfants-Assistés en 1800, puis hôpital Saint-Vincent-de-Paulen 1942. Il en grande partie désaffecté depuis 2011 et doit être restructuré complètement. Il pourrait être conservé l'entrée et la façade monumentale.

A noter la présence d'une tour d'abandon (d'enfants, s'entend) à côté de la chapelle.

La Barrière d'Enfer[]

L'actuelle Place Denfert-Rochereau est un lieu incontournable de la circulation parisienne. Elle fut ouverte à partir de 1760, mais son aspect actuel a été modelé par l'édification du mur des Fermiers Généraux, dont l'édification s'accompagna en 1787 de deux barrières qui existent encore aujourd'hui. L’urbanisation de ce quartier fut rapidement bouleversé par les nombreux accidents et effondrements causés pour les carrières souterraines. En avançant sur la place, nous retrouvons :

  • La réplique (au tiers) du Lion de Belfort (1880) et le socle vide de la statue de Raspail, fondu sous l'occupation.

Les pavillons Ledoux ont été préservés et servent désormais d'entrée aux catacombes parisiennes, lieu de rassemblement de tous les ossements des parisiens ensevelis dans les cimetières intra-muros avant la révolution.

Enfin, la gare RER a conservé en partie sa forme en courbe dû à l’utilisation du système Arnoux sur la ligne de Sceaux. Lors de sa construction en 1846, cette gare était placée en dehors des limites de Paris (voir ICI) et n'a pas changée depuis.

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Barrière d'Enfer au début du XIXème siècle.

Vue actuelle : [7]

Un édicule Guimard est toujours présent sur la place. Auparavant, passait les tramways :

  • G (CGO) puis 8 (STCRP) : De la Porte d'Orléans à la Gare de l'Est, fermée le 31 août 1936.
  • 4 (CGPT) puis 86 (STCRP) : St Germain-des-Prés - Fontenay-aux-Roses, fermée le 20 juillet 1936.

Puis le 127, Montrouge-St Germain des Près, du 22 aout 1921 au 5 mars 1934.

L'Avenue du Général Leclerc[]

Tombe issoire

Le petit-Montrouge avant la Révolution

L'Avenue Leclerc reste marqué par le souvenir de la libération de paris le 25 août 1944 et par l'entrée des libérateurs de la 2e DB par l'Avenue d'Orléans d'alors. Dès l'ancien régime, cet axe fut remarquable par sa grande largeur. Passé la Barrière d'Enfer, nous entrions sur le territoire de Montrouge et plus précisément le quartier du Petit Montrouge. Avant la Révolution, le lieu apparaît comme faiblement peuplé, où l'espace est partagé entre fermettes, moulins et puits d'extraction de la pierre de Paris. Au XIXéme siècle, l'urbanisation va rapidement gagner ce quartier, qui sera ceint des fortifications de Thiers en 1840, avant de se voir annexé par Paris en 1860. De ce fait, des architectures variées vont marquer les rues de ce nouveau quartier, entre immeubles Haussmanniens, villas des années 30, petites maisons individuelles des faubourgs et ensembles modernes.

  • N° 15 : l'hôpital La Rochefoucauld. Grand bâtiment néo-classique du XVIIIe siècle en U, cette maison royale de santé fut fondée en 1780. Elle était destinée à servir d'hospice pour des militaires et des ecclésiastiques privés de fortune. Son rôle d’hôpital s'affirmera à partir de 1820. A l'arrière du bâtiment, se trouve un des regards de l'Aqueduc Medicis.
  • Place Victor et Hélène Basch. L'ancienne place d'Alésia, on y signale un calvaire : la croix des sages sur les atlas de Trudaine, d'où partait à l’époque la route de Chartres. D'ici démarre d'ailleurs la N306. L'Église Saint-Pierre-de-Montrouge, de style néo-roman, y a été bâtie à partir de 1863.
  • N° 70 : Le Cinéma Mistral. Un des cinémas les plus anciens de la ville avec une devanture béton armé, mais sa dernière séance a eu lieu en 2016. Détruit depuis (Voir ICI avant, et ICI, après)
  • N° 124 et 126 : gare de Montrouge-Ceinture de la Petite Ceinture de Paris. Cette section a ferroviaire a été ouverte en 1867, en souterrain sous l’Avenue d'Orléans. Noyée dans des constructions modernes depuis la fermeture de la ligne aux voyageurs en 1934 (voir la ligne au temps de son activité), la gare a été restaurée récemment dans le cadre d'une opération de reconstruction des bâtiments alentours.
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Gare de Montrouge-Ceinture dans les années 1900.

Vue avant travaux : [8]

Vue Actuelle : [9]

La sortie de Paris[]

La porte d'Orléans[]

Son origine remonte à l’établissement d'un passage dans l’enceinte Thiers. Depuis cette époque, laPorte d'Orléans est un des points d'accès essentiels de Paris et un nœud de communication vital. L'arrivée de l'Autoroute (la future A6a) en 1960 fera de la porte un lieu symbolique des grands départs.

Dès l'époque des fortifs, elle est prévue comme un passage large, nécessaire pour contrôler le passage des personnes et des marchandises en ville, sans trop gêner la circulation. Néanmoins, elle pouvait être fermée par de lourdes grilles. Elle était également un point d’échanges des tramways de la capitale. On y retrouvait à partir de 1900 :

  • Pour la CGO, les lignes G (déjà rencontré depuis la place Saint-Michel) et AF, vers Saint-Augustin, qui deviendront les ligne 8 et 28 (fermé le 10 octobre 1932).
  • Pour la Compagnie Rive-Gauche (RG), les lignes 2 (Porte de Vincennes - Porte d'Orléans) et 3 (Porte d'Orléans - Porte de St Cloud ), passant par la petite couronne. Elle deviendront les lignes 125 (fermé le 20 mai 1935) et 126 (fermé le 29 juin 1936).
  • Depuis 1893, elle est également la tête de ligne de l'Arpajonnais. Cette ligne sera électrifié en partie le 1er décembre 1922 sous l'indice 88 jusqu’au Pont d'Antony, et fermera le 25 janvier 1937.
  • S'ajoutera les lignes de l'Ouest-Parisien, qui prendront 14 avril 1925, avec les indices 80 (Porte d’Orléans – Cimetière de Bagneux, fermé le 11 janvier 1937) et 128 (Porte d’Orléans – Châtenay Malabry, fermé le 11 janvier 1937).

La porte fut ainsi un des lieux où le tramway résista le plus longtemps dans Paris. De nombreuses Cartes postales illustrent la porte du temps des fortifications.

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Porte d'Orléans coté ville, courant 1900. Les guérites de l'Octroi sont visibles. A noter les immeubles très proches de la Porte, à la places des Boulevards des Maréchaux.

Vue actuelle : [10]

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Porte d'Orléans coté compagne, courant 1900. L'étroitesse de la rue militaire est bien visible, tout comme les grilles pouvant fermer l'accès à la ville.

Vue actuelle : [11]

POrleans-2

Autre vue de la Porte d'Orléans coté compagne, courant 1900. Le Glacis des fortifications est est bien visible.

Vue actuelle : [12]

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Porte d'Orléans coté ville, courant 1910. Les guérites de l'Octroi sont remplacés par des vraies bureaux. les premières maisons de l'Avenue d'Orléans ont été abattues pour créer les Boulevards Brune et Jourdan.

Vue actuelle : [13]

POrleans1910

Porte d'Orléans coté campagne, courant 1910. Montrouge apparait au loin.

Vue actuelle : [14]

HBM

Les immeubles HBM de la porte d'Orléans (1930). L'Arpajonnais est visible à droite.

Vue actuelle : [15]

Au delà de la porte[]

Le tracé vers Orléans a donc subi toutes les modifications du secteur, de la Zone au Périphérique. Comme partout autour de Paris, au delà du fossé (qui sert également de zone maraichère) se situe la Zone (de la zone non aedificandi imposé par les militaires), vite saturée d'habitations précaires et d'ateliers. Le décret de déclassement et de destruction des fortifications sera  rapidement appliqué dans ce secteur. Les immeubles HBM sortiront de terre dès 1925.

Stade Elisabeth
Vue au delà des fortifications (1920). Le futur Stade Elisabeth est le seul endroit de verdure au sein de la Zone et de ses ateliers (voire sa position dans les photos IGN ci-dessous)
Zone orléans
La zone avec la Porte d'Orléans au fond (1920). Les appareillages seront rapidement abattus.

Vue actuelle : [16]

Porte et HBM
Vue quasi-similaire, cette fois-ci au cours des années 1930. Les immeubles HBM encadrent la porte.
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Entrée de Montrouge, vers 1900. A gauche, les rails et la remise de l'Arpajonnais.

Le Périphérique passe désormais aux pieds du garçon.

Vue actuelle : [17]

Les photos aériennes de l'IGN permettent également de reconstituer l'évolution du secteur. La zone militaire a été annexée à Paris en 1925 mais la Zone persistera pendant plus de 15 ans

On aménagera la Place de la Porte d'Orléans, utile pour les nombreux transports en commun du secteur, puis l'Avenue de la Porte d'Orléans. Le Square du Serment-de-Koufra, prévue dès les années 30, mettra plus de 10 ans à voir le jour. Les nécessités de circulations restant prioritaires, c'est à cette même époque que les projets du Périphérique parisien prennent corps, tout comme l'arrivée de l'Autoroute (la future A6a) aux portes de la ville. Ces aménagements seront réalisés en 1960.

Pour aller plus loin...[]

  • Les anciennes églises de l’île de la Cité : [18]
  • Vues anciennes du Pont Saint-Michel : [19]
  • Détail des thermes de Cluny : [20]
  • Une histoire du séminaire, rue d'enfer : [21]
  • Une balade, place Denfert-Rochereau : [22]
  • Un site cataphile parmi d'autres, mais décalé et bien documenté : [23]
  • Les édicules Guimard : [24]
  • La libération de Paris dans le quartier d'Orléans... : [25]
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