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Descriptif[]

A sa création en 1811, la Route Nationale 20 - sous sa désignation de Route Impériale 23 - est décrite comme la route allant de Paris à Toulouse et en Espagne. Classée comme route impériale de seconde classe, son rôle stratégique évident était donc de relier Paris à des villes importantes comme Orléans, Limoges et Toulouse, en drainant les communications en provenance du centre de la France.

Passant par les plaines de Beauce, Sologne ou Brière, son parcours semble relativement facile jusque Limoges. Elle devra affronter ensuite les contreforts du Limousin et du Quercy avant d'arriver à Toulouse. Son parcours final se fait par Foix et les sommets Pyrénéens.

Le prolongement par l'Espagne était prévu par le col de Puymorens, mais l'arrêté reste relativement vague sur la fin de la route en Espagne même. Une extension en Catalogne était-elle déjà envisagée dans l'esprit de Napoléon ? Peu de jours après la parution du décret des routes impériales, Napoléon ordonnait l'annexion de la Catalogne à l'empire Français (12 janvier 1812). Dans les faits, ceci eut peut d'influence sur la tracé routier car un passage par un col ou des montagnes ne se prêtait guère au mouvement des armées occupées par la guerre d’Espagne. A ce moment, les entretiens et aménagements étaient priorisés vers d'autres axes.

Le tracé retenu mesurait environ 850 Km. Il est décrit comme passant par les villes suivantes :

Historique[]

Ce qui constituera l'axe de 1811 provient d'origines variées. Certaines portions ont des origines gauloises et romaines avérées, comme :

  • La partie entre Paris à Orléans,
  • La partie entre Argenton-sur-Creuse et Limoges,
  • La partie entre Cahors et Toulouse,

sans que, bien sûr, la route actuelle ne se superpose exactement au tracé ancien.

L'insécurité du bas Moyen-age limita l'entretien des chemins, mais exception notable, l'axe Paris-Orléans resta une voie importante. Il devint même par la suite la colonne vertébrale du domaine capétien avec des villes très prospères au Moyen-age. La route était alors bordée de nombreux châteaux et places fortes, plus au moins favorables au roi et l'historiographie française aima à signaler les longues luttes féodales entre Louis VI et les seigneurs brigands, annonciateurs du renforcement du pouvoir royal et centralisé. Il semble bien que ces luttes et l'insécurité en résultant, imposèrent la déviation de l'itinéraire romain entre Étampes et Orléans.

La paix et la prospérité revenue, la route fit partie des chemins de Compostelle au moyen age (Via Turonensis et Lemocensis), comme en témoigne les nombreuses voies Saint-Jacques présente sur le parcours. Signe de son importance, la route entre ces deux villes fût le premier axe majeur pavé et rectifié lors la Renaissance, alors que les autres routes n’étaient encore que de vagues chemins boueux. Lors du développement du réseau de Poste à cheval, il existait un tracé entre Paris et Toulouse, qui dès 1632, préfigurait déjà le futur trajet de la N20. Le seul écart notable étant entre Orléans et Vatan, où le tracé passait par Romorantin-Lanthenay (itinéraire repris par la suite par la N722).

Le tracé a peu varié suite à son classement, si ce n'est par les inévitables déviations nécessaires au contournement des villes, ainsi que la viabilisation des chemins pyrénéens. La route fut aussi modernisée par l'établissement de tracés en 2x2 voies très roulantes. Cela concerne le parcours en grande couronne parisienne, ou la présence de l'autoroute A20, qui recouvre une bonne partie de la route entre Vierzon et Brive-la-Gaillarde.

ITINÉRAIRE - partie 1 : de Paris à Étampes[]

De Paris à Longjumeau[]

Bagneux n20

Parcours Paris-Bourg la Reine (Google Maps)

Comme précisée dans l'article Paris, la N20 est considérée comme un axe ancestral sur lequel vont se greffer tous les autres tracés de routes. Dans la Lutèce antique, elle était le Cardo maximus : sa voie principale. C'est aujourd’hui l'axe de la rue Saint-Jacques qui, étroit et encombré, sera peu à peu délaissé au profit de l'axe Saint-Michel. Dans Paris même se détache les routes suivantes : la N1, la N2, la N306. Ici, l'origine romaine (voire gauloise) de cette route est quasi-certaine, son trajet rectiligne ne signale pas forcément le tracé exact de la voie romaine. En ce qui concerne la N20 au sortir de Paris, il est quasi certain que se sont les ordonnances royales de 1549 qui en sont le résultat. A cette date, la route va bénéficier d'une attention particulière de la part de l’administration royale pour son entretien et sa modernisation. A un chemin probablement malaisé va donc succéder une route large, rectiligne et pavée que l'on retrouve ainsi dans le tracé de la route actuelle et également sur les atlas de Trudaine et les cartes de Cassini.

N20 sceaux-longjumeau

Parcours Bourg la Reine-Longjumeau (Google Maps)

Ces plans (Voir l'atlas de Trudaine/Généralité de Paris, carte 1) nous montrent donc une route qui s'élance en pleine campagne, sitôt passées les limites urbaines parisiennes. Les centres de Montrouge et d'Arcueil étaient évités et Bourg-la-Reine accueillait le premier relais de Poste vers Toulouse. Sur ce parcours, la route fut conçu relativement large pour supporter le trafic vers Paris, on put y même y établir les rails de l'Arpajonnais en accotements (1894-1937). Mais la circulation toujours plus intense nécessitera le doublement du parcours au centre de Bourg-la-Reine dès 1938.

Avant d’atteindre Longjumeau, la route suit toujours ce tracé rectiligne, héritage du chemin pavé et viabilisé de 1549 (Voir l'atlas de Trudaine/Généralité de Paris, carte 2 et 3). La route longe d'abord le domaine de Sceaux puis croise la N186 historique à la Croix de Berny. Un relais de Poste s'y installera vers 1750 au détriment de celui de Bourg-La-Reine. Ce lieu était destiné à devenir un croisement important et un point noir de la circulation parisienne. En 1949, un passage souterrain dut être aménagé pour améliorer la circulation, avant que l'établissement de l'Autoroute A86 ne vienne bouleverser les lieux en 1993.

La route continue et évite le centre d'Antony. Une partie de la ville s'est malgré tout développée au pont d'Antony, au franchissement de la Bièvre. Il semble cependant que la tracé médiéval de la route était différent, avec un passage dans Antony même : Ceci est détaillé dans l'article suivant.

En entrant sur le territoire de Massy, la route voyait démarrer la N188 historique et passe ensuite sous l'Autoroute A10. La situation actuelle de l'échangeur ne rappelle gère qu'à la base, ce barreau autoroutier devait doubler la route jusque Arpajon (voir article Autoroute C6).

LVDB-N20

Parcours Longjumeau-Montlhéry (Google Maps)

De Longjumeau à Arpajon[]

Les origines de Longjumeau sont anciennes, en tant que point de passage obligé sur l'Yvette, même si le pont ne date que de 1438. On y trouvait ici le deuxième relais de Postes vers Toulouse. La déviation de Longjumeau fut établie en 1954 pour soulager la circulation dans une ville en pleine croissance, mais toujours dans sa configuration en village-rue. C'est en quittant cette ville que l'on rencontre aujourd'hui les premières parcelles agricoles, ainsi qu'un aménagement en 2x2 voies de la route.

En se dirigeant vers Montlhéry, la N20 suit un tracé rectiligne (déjà représenté sur l'atlas de Trudaine/Généralité de Paris, carte 3 et 4) et aujourd'hui bien modernisé. La route entre sur le plateau de l'Hurepoix par une pente prononcée où elle a succédé à un chemin médiéval plus tortueux, dont de nombreuses traces sont encore visibles. Ce chemin marque les limites communales entre Ballainvilliers et Saulx-les-Chartreux, ce qui serait une preuve de l’ancienneté du tracé. C'est aujourd'hui un chemin d'exploitation d'agricole (voir son aspect ICI, et ICI).

Le chemin médiéval passait ensuite juste en contrebas du rocher de Saulx, point dominant de la plaine alentour, où l'on trouvait autrefois une vieille tour de guet. Aujourd'hui, toute trace ancienne a été effacé la présence de la zone commerciale géante de la Ville-Du-Bois. Dans cette ville, l'ancien tracé est encore discernable par l’existence d'une voie des Postes (voir le point de rencontre avec la N20 moderne ICI). C'est ainsi que l'on peut supposer que la rectification de la route eut donc lieu au début du XVIIIe siècle, après l’établissement du service de Poste.

A l'inverse, ce n'est que par les cartes anciennes que l'on peut repérer le tracé direct vers Monthléry, la rectification semblant ici avoir gommé le parcours ancien. En effet, le passage de la route à l'écart des différents villages précédemment cités amènera de nombreuses habitations à s'installer au long de la N20 moderne, avec aujourd'hui une cohabitation difficile entre trafic local et circulation de transit. De Balainvilliers à Linas, on retrouvait aussi l'Arpajonnais qui circulait de nouveau en accotement sur la route.

LeuvilleN20

Parcours Montlhéry-Arpajon (Google Maps)

Bâtie sur une butte avec un appareil défensif imposant, la Montlhéry médiévale offrait aux voyageurs une étape sécurisée mais permettait également au pouvoir royal d'y établir un péage sur les marchandises. Mais à l'heure du développement des échanges routiers, ce tracé devait être assez malaisé à cause des accès étroits en pentes (particulièrement la descente vers Linas). Ceci explique certainement que lors de la rectification de la route, on choisît d'éviter Monthléry-centre pour joindre directement Linas, au relief plus plat. Le Petit-Monthléry se développera alors au bord de la route.

D'un accès plus facile, Linas put se développer grâce à la route et était le lieu du troisième relais de Poste. Le trafic moderne dans cette ville devenant malgré tout problématique, il fallut établir une déviation dès 1952.

Entre Linas et Arpajon, les ingénieurs de Louis XV avaient tracé un axe rectiligne si long qu'il servit pour établir des records de vitesses durant les années 20 (détails ICI). Ce secteur est vraiment marqué par le sceau de la vitesse automobile, car fut construit également construit à proximité le célèbre Autodrome (1924). Le tracé médiéval semble s'être maintenu au cours du temps et parait repérable sous l'appellation de Chemin Royal à Leuville-sur-Orge. C'est cependant la seule trace d'ancienneté subsistante car l'urbanisation rapide a largement modernisée ce chemin et seule la partie proche du château de Chanteloup a conservé un caractère plus champêtre (voir ici). A noter que partant de Leuville, l'atlas Trudaine (carte 9 à 12) décrit une route - l'actuel D116, la D6 de la classification napoléonienne de 1813 - qui se dirige vers Dourdan. Les chemins anciens et rectifiés se rejoignaient à Saint-Germain-lès-Arpajon avant d'entamer une forte descente vers Arpajon.

D'Arpajon à Etampes[]

N20 arpajon

Parcours Arpajon-Chamarande (Google Maps)

Arpajon (ou Chastres sur les vieilles cartes) s'est développée dans la vallée de l'Orge. Elle était la quatrième étape de relais de Poste, un arrêt nécessaire en prévision des prochaines difficultés, pour les moyens de transports de l'époque, à cause du relief. D'ici démarrait la N449 historique.

La route quittait Arpajon par un parcours à l'écart du tracé actuel, et devait franchir la redoutable pente de Torfou. Une pente si difficile pour les moyens de l'époque qu'elle inspira, dit-on, la fable de la Fontaine : Le coche et la mouche et pour laquelle plusieurs chemins furent tracés pour franchir l'obstacle.

Un premier chemin, sûrement d'origine antique, se retrouve dans la toponymie de l'Ancienne Route Orléans-Paris. Son tracé est facilement repérable et il sert aujourd’hui de chemin d'exploitation agricole (c'est le parcours à gauche sur la carte ci-dessus : proche de Boissy-sous-Saint-Yon (ICI) et Torfou (ICI). Pour atténuer les effets de la pente, il fut alors décidé d'utiliser un autre chemin, plus proche d'Avrainville et franchissant la côte par une pente moins raide : c'est le parcours à droite sur la carte (voir son aspect à Avrainville ou à Torfou), et dénommé chemin des Postes. Ces deux chemins se rejoignaient au lieu-dit Vieille Poste, très certainement l'ancien relais qui est signalé sur les vieilles cartes sous le nom de Bonne (ancien nom de Chamarande).

Ce chemin étroit ne devait pas donner entière satisfaction et on créa un nouveau tracé formant la route actuelle, filant de manière rectiligne jusque Etréchy (Voir atlas Trudaine/généralité de Paris, carte 5 et carte 6). Le relais de Poste fut évidemment déplacé et désigné comme tel sous le nom d'Etréchy.

N20-Etampes

Parcours Chamarande-Etampes (Google Maps)

Désormais, ancien et nouveau tracé se confondent pour se diriger vers Étampes, profitant d'un passage plat par la vallée de la Juine. Etréchy est traversée comme un village-rue et on notera qu'une déviation était envisagée et signalée sur l'atlas Trudaine (généralité de Paris, carte 7). Ce projet mettra 200 ans à aboutir, en 1957.

Entre-temps, le chemin de fer avait déjà atteint Etréchy par la fameuse ligne Paris-Orléans, et longera la N20 sur une bonne partie de la suite du parcours. Cette section a été ouverte dès 1843. Peu avant Etampes, on retrouvait également la ligne Arpajon-Etampes, en provenance de Brières-les-Scellés par la D207, qui continuera en accotement sur la N20 jusqu'à Saint Martin d’Étampes.

L'arrivée dans Étampes se fait par la large Avenue de Paris. Ce tracé, large et rectiligne, et la survivance de l'ancien chemin médiéval qui comportait alors de nombreuses auberges, intra et extra-muros. La ville était autrefois ceinte de fortifications mais rien ne rappelle aujourd'hui les portes qui devait entraver la circulation (détail sur l'atlas Trudaine/généralité de Paris, carte 8). Le tracé longiligne de la route dans la ville, rapidement encombrée, imposa la création d'une déviation qui fut ouverte en 1963.

ITINÉRAIRE - partie 2 : d'Étampes à Orléans[]

D’Étampes à Orléans par la voie moderne[]

Mondésir - N20 - Monnerville - N20 - Angerville - N20 - Toury - N20 - Artenay - N20 - Chevilly - N20 - Saran - N20 - Fleury-les-Aubrais - N20 - Orléans

D’Étampes à Orléans par la voie romaine[]

Saclas - D49 - Méréville (à proximité) - D49 - Autruy-sur-Juine - D97 - Acquebouille - D97 - Bazoches-les-Gallerandes - D97 - Boulay - D97 - Les Bordes Latrées - D97 - Saint-Lyé-la-Forêt - D97 - Fleury-les-Aubrais - D97 - Orléans

BIBLIOGRAPHIE[]

Balade sur la N 20 : [1]

La N 20 sur WIKISARA : [2]

Liste des Nationales
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