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Administrativement parlant, le parcours de la N13 s'inscrit dans l'axe historique de Paris. Mais cet axe ne sera vraiment significatif qu'à partir de 1760 et les travaux de Gabriel et Peronnet. Auparavant, le principal chemin pour aller vers l'ouest passait par la rue Saint-Honoré, héritage d'un très ancien chemin romain.


Au long de la route - le Paris ancien[]

Le quartier des innocents[]

La future N13 naissait donc au croisement de la rue St Denis, par la rue de la Ferronnerie. Cette rue est l'une des plus ancienne de Paris, mais dans son aspect actuelle, rien ne rappelle le Paris médiéval et surtout, le terrible et lugubre cimetière des innocents, qui y était accolé. Le cimetière débordait largement sur l'actuelle rue, car cette dernière n'avait que 4 mètres de large quand Henri IV y fut assassiné en 1610. Tout le côté pair est alors le mur du cimetière, qui était surmonté d'un charnier (dit le charnier des lingères) - une galerie où l'on déposait dans les combles les ossements des défunts.

En 1669, alors que la population change, la bourgeoisie parisienne accapare les lieux et succède aux artisans ; un arrêté royal fait alors élargir la rue à 11 mètres. On abat le charnier pour construire une grande rangée d'immeubles de style classique (du 2 au 14 - toujours existant, avec un exemple ICI), tout en continuant à faire cohabiter le cimetière avec l'arrière de ces demeures. On rognait encore un peu le terrain d'un cimetière déjà bien étriqué, qui était sensé accueillir tous les défunts de la capitale.

Surchargé et insalubre, le cimetière sera finalement fermé en 1780, pour être vidé en 1786. Tous les ossements iront garnir les catacombes parisiennes.

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Début de la rue de la Ferronnerie en 1865.

Explication par le site Vergue : ICI

Vue actuelle : [1]

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Fin de la rue de la Ferronnerie en 1865.

Explication par le site Vergue : ICI

Vue actuelle : [2]

La rue Saint-Honoré[]

Jusqu'à la première porte St-Honoré[]

Ici commence une des plus anciennes rues de Paris. Très certainement chemin romain ( mais non un decumanus structurant, puisque la route allait buter sur la Seine), c'est ici qu'allait battre le cœur du Paris médiéval à partir de l'an 1000. Les premiers numéros coté pair ont longtemps abrité des éléments des halles médiévales de Paris. Ainsi, la mort avec le cimetière des innocents côtoyaient la vie avec les denrées alimentaires. Ce quartier des Champeaux va croitre dans cesse pour approvisionner un Paris toujours affamé. Pendant des siècles, Ce sera la halle aux cuirs qui sera attenante à la rue Saint-Honoré, avant d'être déménagé en 1785. Les halles vont peu à peu se décaler vers le quartier autour de St Eustache, avant de se voir entièrement reconstruit par Baltard en 1854.

La rue tient son nom actuel d'un couvent situé bien plus vers l'ouest. Délaissée un peu par la mise en place de l'axe historique, elle garda longtemps un aspect médiéval et étroit. Tout le début de la rue sera balayé par le percement de la rue des Halles vers 1870.

  • No 47 : Demeure d'Antoine de Lavoisier, éminent chimiste mais aussi Fermier général. C'est à ce titre que, comme tous ses collègues, il fut guillotiné en 1794. Voir ICI, son aspect.
  • No 93 : Boutique de l'apothicaire d'Henri IV dans laquelle celui-ci aurait reçu des soins après son assassinat le 14 mai 1610. La décoration - début XIXème siècle, assez originale, est encore visible ICI.
  • No 95 : Ancienne épicerie ayant également conservée une décoration originale : ICI.
  • No 111 : Carrefour de la Croix du Trahoir. Croisement très animé du Paris d'Autrefois. Il semble que c'est ici que fut montée la première barricade parisienne, lors de la Journée des barricades le 12 mai 1588. Épisode qui entraina la fuite d'Henri III. En temps normal, on y trouvait une station de chaises à porteurs, créée en 1639, et des exécutions capitales y eurent lieu jusqu'en 1698. Depuis le moyen-age, une fontaine est présente, mais celle que l'on voit aujourd'hui est de 1776.
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Le début de la rue Saint-Honoré (1865). Un secteur bouleversé depuis la mise en place des Halles...

Explication sur le site Vergue : ICI

Vue actuelle : [3]

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La Croix de Trahoir et la rue St Honoré (1868)

Explication sur le site Vergue: ICI

Vue actuelle : [4]

  • N° 115 : Pharmacie réputée comme une des plus anciennes de Paris. Visible ICI.
  • Nos 121 au 125 : Hôtel d'Aligre (aussi Hôtel Schomberg). Atelier de Curtius, invité en France par le prince de Conti en 1770. Il sculpta les effigies en cire des personnages en vue de l'époque ; bustes qui, pendant la Révolution, furent pour certains l'objet de manifestations triomphales comme ceux de Necker et du duc d'Orléans, et pour d'autres, l'occasion d'autodafés comme ceux du Pape et de La Fayette.

Croisement avec la rue du Louvre, qui a remplacée des ruelles médiévales. Le carrefour actuel date de 1888.

Plan de Paris vers 1530 Braun Paris Porte St-Honore enceinte PA

La première porte St Honoré. A noter la Croix de Trahoir, visible au dessus.

  • no 145 : L'édifice de l'Oratoire du Louvre, a été construit à cheval sur l'emplacement d'une section de l’ancienne enceinte de Philippe-Auguste, nivelé à cet effet en 1621. Il est dû au développement rapide de la Congrégation de l'Oratoire de Jésus-Christ. Ils furent chassés à la révolution et le bâtiment est voué au culte réformé depuis 1811.
  • Nos 147 à 149 : L'hôtel du Bouchage. Ensemble médiéval assez ancien, il devint le Couvent des Pères de l'Oratoire en 1616, amenant à la construction de l'église voisine. Les pères furent chassés à la Révolution, et les batiments devinrent une annexe de la Banque de France, avant d'être démolis en 1854.
  • Nos 146 à 152 : emplacement de la première porte Saint-Honoré, bâtie à la fin du XIIe siècle et détruite vers 1540. Ici se terminait donc le Paris médiéval de Philippe-Auguste.

En continuant vers la seconde porte Saint-Honoré[]

  • Du No 182 au 192 : Bâtiments modernisée du ministère de la Culture. C'est l’emplacement de l'ancienne collégiale Saint-Honoré, construite au début du XIIIe siècle, qui a donnée son nom à la rue. Le chapitre fut supprimé en 1790 et les derniers vestiges de l'édifice seront démolis en 1915.
  • No 151 : le centre commercial du Louvre des antiquaires, aménagé dans les anciens Grands Magasins du Louvre. En cours de reconversion en bureaux.

Cet ensemble donne sur la place du Palais-Royal. Cette place s'est agrandie peu à peu pour donner une ouverture entre le Palais-Royal et les galeries du Louvre. Sa forme actuelle date de Napoléon III. Plus petite auparavant,on y trouvait sur son côté sud un château d'eau, construit en 1719 pour alimenter les bassins du jardin des Tuileries. Il a été détruit en 1848, par un incendie provoqué par les émeutiers lors de la révolution de février. Un édicule Guimard encadre la bouche de métro de la ligne 1 "Palais-Royal". Face à cette place :

  • No 204 : le fameux Palais-Royal. Construit par Richelieu en 1628, ce Palais-Cardinal sera légué au roi Louis XIII en 1642 et deviendra le Palais-Royal. Il est donné en apanage à son frêre, Philippe d'Orléans en 1692. Le futur Philippe-Égalité fera réalisera une profonde reconstruction des lieux en 1780, en y créant un établissement à l'abri de la police du roi, mais qui devint rapidement un lieu d’agitation de la vie parisienne.
  • No 202 : emplacement de L'opéra du Palais Royal. Présent dès le début du palais par la volonté de Richelieu, la salle servit à Molière, puis Lully, avant de retourner à l'Opéra de Paris. Incendiée en 1763, une nouvelle salle fut reconstruite, détruite par le feu en 1781 et l'opéra s’exila à la salle du théâtre de la Porte-Saint-Martin. Ayant échoué à faire reconstruire une nouvelle salle, Philippe-Égalité fit alors construire de 1786 à 1790 la salle Richelieu, l’actuelle Comédie-Française, à l’angle sud-ouest de son palais. L'Opéra actuel s'installa définitivement à quelques centaines de mètre du Palais-Royal et la grandiose Avenue de l'Opéra fut percée à partir de 1867. Devant le palais, trône le Kiosque des noctambules (2000), qui fait office de bouche de métro.
  • No 155 : L'hôtel du Louvre.
  • No 157 : Ouvert en 1716, le débit de tabac « À la civette » est le plus ancien en activité de Paris, même s'il n'occupe l'emplacement actuel que depuis 1876.
  • No 161 : Emplacement de l'ancien café de la Régence, fermé en 1910 et à cet emplacement depuis 1864. C'est dans le premier « café de la Régence », situé place du Palais-Royal, que se tinrent vers 1750 des réunions de mise au point de l'Encyclopédie. Ce café était situé sur le trajet des charrettes qui emmenaient les condamnés de la Conciergerie à la place de la Concorde, lorsque la guillotine y était installée. De sa terrasse, le peintre David dessina Danton partant vers l'échafaud.
Plan de Paris vers 1550 porte St-Honore

Porte St Honoré (plan Truschet et Hoyau 1550). L'établissement des 15-20 est bien visible.

Sur cet ilot, se trouvait auparavant l'hospice des Quinze-Vingts créé par Louis IX pour abriter (selon la légende) 300 chevaliers revenus aveugles des croisades vers 1260. L'établissement sera transféré en 1779 rue de Charenton. Une opération immobilière effaça rapidement les vieux bâtiments.

  • Nos 161 à 165. Emplacement de la seconde porte Saint-Honoré, dite aussi porte des Aveugles. Elle marquait donc le passage de l'ancienne enceinte de Charles V, construite de 1356 à 1383 et détruite à partir des années 1670. Ce batiment imposant était constitué par une bastille formant saillie en avant de la muraille, surmontée de tourelles ; le passage se faisait sous une voûte de 18 m de long. L'entrée côté faubourg était protégée par un double pont-levis (charretier et piétonnier). Témoin de nombreuses actions militaires contre Paris (dont la tentative de Jeanne d'Arc en 1429, ayant laissé un souvenir, ICI), elle fut démolie en 1636 pour faciliter la circulation.

Au delà de cette porte, s'étendait ensuite la campagne parisienne. Avant la construction des Fossés-Jaunes, le Faubourg de l'époque était un curieux mélange d'habitations, de batiments religieux, d'activités agricoles et d'accumulation des déchéts et gravats de la capitale. Cela résultat la création de buttes artificielles assez marquées dans la paysage. Elles avaient pour nom Butte des moulins ou Butte Saint-Roch. Elles ne seront arasées que vers 1875, lors des travaux de percement de l'Avenue de l'Opéra.

Vers la troisième porte Saint-Honoré[]

  • No 173 : siège du journal Le Canard enchaîné.

Tout le quartier est marqué par la présence de nombreuses figures de la Révolution française. En effet, les débats se déroulant dans la salle du Manège, puis aux Tuileries toute proche, de nombreux députés habitèrent les alentours.

Croisement avec la rue des Pyramides (percée en 1801 pour sa partie sud, en 1877 pour sa partie nord), où s'étendaient les Grandes écuries du Roi, détruites en 1800.

  • No 296 : Église Saint-Roch, construite à la fin su XVIIe siècle en remplacement d'une chapelle, on y trouve entre autres, le tombeau de Denis Diderot. C'est sur ses marches que se déroula un des principaux épisodes de la répression de l'émeute du 13 Vendémiaire (1795) où Bonaparte fit donner le canon contre les sectionnaires voulant investir l'Assemblée de la Convention. Une récente rénovation a pratiquement effacé les traces qui subsistaient de ce mitraillage.
  • No 209 : demeure et cabinet du docteur Joseph Ignace Guillotin après la Révolution ; un des principaux rédacteurs de notre « Déclaration des droits de l'homme et du citoyen »
  • No 211 : Emplacement de l'ancien Hôtel de Noailles construit en 1715 sur l'emplacement de l'ancien hôtel Pussort (1687) devenu hôtel d'Armenonville (1697). Il n'en subsiste qu'une façade de style Louis-Quinze, classée (voir ICI). Mme de Noailles (1759-1807) grandit à l'hôtel et y épousa, le 11 avril 1774, le marquis de La Fayette (1757-1834). Le couple en fit sa résidence principale jusqu'en 1783. Ce sera également la demeure de Charles-François Lebrun, Troisième Consul, en 1802.
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    Aspect et emplacement des couvents le long de la rue St-Honoré (Plan Turgot - 1739)

    N° 328. A l'endroit où s'ouvre la rue du Marché-Saint-Honoré, était le portail du couvent des Jacobins (d'une branche différente des ceux installées rue Saint-Jacques). En franchissant ce portail, on entrait dans une grande cour carrée, au milieu de laquelle se trouvait l'église appuyée aux bâtiments du couvent. Le couvent fut fondé en 1611 et ferma en 1790, il se signalait par une très riche bibliothèque, une des plus importantes de Paris. A la révolution, le couvent fut loué aux Amis de la Constitution qui prirent le nom de club des Jacobins. A la chute de Robespierre, le club sera épuré puis fermé le 12 novembre 1794. Les bâtiments seront démolis à partir de 1806 pour établir un marché couvert.
  • Entre les nos 229 et 235 : Emplacement du couvent des Feuillants. Il fut institué en 1587, en bénéficiant de la protection d'Henri III. Les religieux quittèrent les lieux en 1790 et c'est dans ces batiments que s’installèrent les bureaux de l'Assemblée Constituante, dont les députés siègeaient dans la salle du Manège toute proche. Une scission au sein du club des Jacobins y élit domicile à partir du 16 juillet 1791 : ce fut le club des Feuillants, dont les membres étaient plus modérés que leurs collègues jacobins. Des éléments existent encore comme les immeubles de rapports sur la rue Saint-Honoré (Voir ICI). En revanche, le portail classique qui constituait l’aboutissement de la perspective de la place Vendôme et les bâtiments conventuels furent démolis vers 1802, lors de l'ouverture de la rue de Castiglione.
  • N°356 à 358 : Emplacement du premier couvent des Capucines. Installées en 1604, elles furent déplacées plus au Nord pour permettre d'établir la place Vendôme.
  • Nos 237 à 251 : Emplacement de l'ancien Couvent des Capucins Saint-Honoré, fondé en 1574 et démoli entre 1802 et 1804. Sur les ruines seront bâties plusieurs salles de spectacles, qui servirent également de lieux de réunions politiques. Aujourd'hui s'y trouve des hotels de luxe.
  • No 374 : Salon de Marie-Thérèse Rodet Geoffrin, dite Mme Geoffrin, qui tient également un salon très connu qui rassemblait les esprits de l'époque : Fontenelle, Montesquieu, Voltaire, Grimm, d'Alembert, Helvétius, Marmontel, d'Holbach, Diderot, Hume… de 1749 à 1777. L'immeuble existe toujours, ICI.
  • No 263 à 265 : Couvent des Dames de l'Assomption. Installée depuis 1670, l'église est consacrée en 1676. C'est ici que se retiraient certaines dames de la Cour sous l'ancien régime. Le couvent fut transformé en caserne pendant la Révolution avant d'être désaffecté en 1884. On construisit à la place les batiments de la Cour des Comptes. La chapelle subista et est affectée depuis 1844 au culte romain Polonais. D'ici partit le cortège funèbre du Général Lamarque, le 5 juin 1832 : Ses obsèques allaient provoquer le déclenchement d'une insurrection qui sera réprimée dans le sang et inspirera à Victor Hugo la scène où il fait mourir Gavroche sur une barricade.
  • N° 382 à 422 : Emplacement du couvent des Filles de la Conception. Fondé par le 3 février 1635 et fermé en 1790. Ce fut un établissement prospère qui avait un grand jardin et qui fit établir plusieurs immeubles de rapport le long de la rue Saint-Honoré. Les batiments conventuels furent démolis en 1807 lors du ltissement des jardins.
    Screenshot-2017-10-25 1652 Gomboust 9 Panel Map of Paris, France (c 1900 Taride reissue)

    Porte St Honoré sur bastion (Plan Gomboust - 1652).

  • No 384 : Demeure et salon de Claudine Guérin de Tencin, qui réunissait Fontenelle, Marivaux...
  • No 398 : Demeure du menuisier Simon Duplay, qui hébergea Robespierre de 1791 à 1794. La charrette qui menait l’Incorruptible à la guillotine, le 28 juillet 1794, s'arrêta devant cette maison qui avait été badigeonnée de sang.
  • No 273 : demeure de Sieyès. Auteur en janvier 1789 du pamphlet Qu'est-ce que le Tiers-État ? qui eut un grand retentissement.
  • No 422 : Emplacement de la troisième porte Saint-Honoré de l’enceinte de Louis XIII. Elle fut construite en 1634, postérieurement à la création des bastions et détruite en 1732, lors de l'extention des limites parisiennes. Elle avait plus un rôle fiscale que militaire.

Lors de la destruction de l'enceinte et du comblement des fossés, on traça la future rue Royale. Elle ne fut cependant vraiment lotie qu'à partir de 1760.
 

Au long de la route - le Paris bourgeois[]

Longtemps territoire rural, cette partie ne devint réellement parisienne qu'avec l'extension des limites d'octroi en 1733. Auparavant, s’étendait les hameaux du Bas-Roule (autour de l’église Saint-Philippe-du-Roule), du Haut-Roule (au niveau de la place des Ternes) et de la Ville l'Évêque (près de la Madeleine). Le chemin ancestral, à peine viabilisé, sera agrandie et modernisée au fil du temps.

La rue du faubourg Saint-Honoré[]

C'est ainsi que d'un chemin rural, la rue est devenue une des plus luxueuses de Paris. Elle a fait l'objet d'une forte spéculation immobilière au cours du XVIIIe siècle et Lles nombreux hôtels construits alors servent aujourd’hui de bâtiments officiels, de logements d'ambassadeurs ou de boutiques de luxe. Les premières maisons de la rue furent incendiées en 1871, avec une partie de la rue Royale.

  • No 24 : immeuble du XVIIIe siècle, très remanié, qui abrite la maison Hermès depuis 1879.
  • No 30 : cité du Retiro. C'est l'ancienne cour des coches qui servait au remisage des carrosses royaux, puis des voitures publiques desservant les environs de Paris.
  • No 29 : Hôtel de Rohan-Montbazon, construit en 1719. remanié au XIXe siècle, un salon a conservé un décor Empire.
  • No 31 : Hôtel Pillet-Will, a remplacé l'hôtel Marbeuf (construit en 1719 - c'est dans ses murs que fut signé le Concordat). Construit en 1887, c'est l'actuelle résidence de l'ambassadeur du Japon en France.
  • No 33 : Hôtel Perrinet de Jars, dit aussi hôtel de Guébriant, construit en 1714. Fut de 1849 à 1864 l'ambassade de Russie; l'hôtel abrite aujourd'hui le Cercle de l'Union interalliée.
  • No 35 : Ambassade du Royaume-Uni, Hotel construit en 1714.
  • No 39 : Hôtel de Charost, construit en 1720-1722. Acquis en 1814, avec la totalité du mobilier par le Royaume-Uni pour y installer son ambassade : c'est aujourd'hui la résidence de l'ambassadeur du Royaume-Uni.
  • No 41 : Hôtel de Pontalba, actuelle résidence de l'ambassadeur des Etats-Unis.
  • No 49 : ambassade de Colombie en France.
  • No 51 : l'ancien hôtel de Vergès, puis hôtel de Saxe, puis hôtel Sebastiani, à l'emplacement duquel a été ouverte la rue de l'Élysée. Il fut le théâtre, en 1847, de l'assassinat par le duc de Praslin de sa femme, Fanny ; un des principaux scandales du règne de Louis-Philippe.
  • No 55 : le palais de l'Élysée, la résidence officielle et le lieu de travail du président de la République française. Construit en 1720 par l'architecte Mollet à la demande du comte d'Évreux, il est devenu résidence officielle du président de la République sous le mandat de Mac Mahon.

Place Beauveau, donnant sur l'hôtel de Beauvau, construit en 1768. Saisi sous la Révolution française, il passa entre diverses mains avant d'être acquis en 1859 par l'État qui y installa, en 1860, le ministère de l'Intérieur.

  • No 112 : hôtel Le Bristol. Il s'agit de l'un des palaces parisiens les plus réputés.
  • No 126 : passage souterrain du grand égout de paris.
  • No 130 : ambassade du Canada en France et Centre culturel canadien.
  • No 154 : église Saint-Philippe-du-Roule construite de 1772 à 1784 par l'architecte Chalgrin. Ce fut la limite de l'octroi parisien de 1733 à 1788.
  • No 135 : hôtel de Rigny, actuelle résidence de l'ambassadeur du Canada.
  • No 137 : hôtel Schneider, dit également hôtel de Talhouet-Roy. Construit en 1860.
  • Nos 133-141 : emplacement des écuries que le comte d'Artois. Auparavant se trouvaient la pépinière royale (1640-1720) qui fournissaient en arbre toutes les demeures princières. Après une opération avortée de lotissement, les écuries furent construites en 1778, reprises par Napoléon en 1806 et démolies en 1860.

Croisement avec l'Avenue de Friedland et le Boulevard Hausmann. Voirie percée entre 1857 et 1860.

  • No 208 : maison Beaujon construit en 1784. Dirigée par les sœurs de la Charité, il s'agissait à l'origine d'une institution destinée à recevoir les orphelins pauvres de la paroisse mais dès 1795, elle accueillit des malades et devint un hôpital dépendant de l'Assistance publique. Ce dernier fut transféré dans de nouveaux bâtiments à Clichy-sur-Seine en 1935 en conservant le nom d'hôpital Beaujon. Les batiments abritent désormais des activités culturelles.
  • No 222 : derrière l'immeuble se trouvent le couvent des dominicains et l'église de l'Annonciation, de style néo-byzantin, fondés en 1874.

Croisement avec l'Avenue Hoche, percée en 1857.

  • No 252 : la salle Pleyel ; Immeuble construit à partir de 1927. Façade sur rue en béton partiellement recouvert de pierre.
  • No 262 : Ambassade de Norvège.

La place des Ternes[]

La route atteignait les limites du Paris, de l'enceinte des Fermiers-Généraux. Pour la perception, fut établie la barrière du Roule, important bâtiment coiffé d'une coupole. Cette construction donna la forme carrée de l'actuelle place des Ternes. Il fut détruit peu après 1860 par la prolongation de l'Avenue de Wagram.

Le seul élément marquant de cette place est la bouche de métro de la station Ternes (ligne 2) et son bel édicule Guimard.

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La barrière du Roule. Elle se situait en plein dans l'axe de l'avenue de Wagram.

Vue actuelle : [5]

Le hameau des Ternes[]

L'avenue des Ternes[]

L'avenue et le quartier alentout tirent leurs noms de l'ancien hameau des Ternes, vague regroupement d'habitations autour d'une demeure seigneurial. Jusqu'au début du XIXe siècle, il y avait peu d’habitations en raison des terres peu fertiles, le secteur étant connu comme la plaine des sablons. Administrativement parlant, le hameau appartenait à Neuilly avant 1860 et l'annexion de ce quartier par Paris. Peu d'éléments notables s'y trouvent. Signalons :

  • N°30 : Immeuble des Magasins réunis, l'un des anciens grands magasins de Paris. Dans ce bâtiment style art nouveau en 1912, on y retrouve les standards de l'époque : marquise, larges baies vitrées, grand hall et coupole d'angle et magnifiques vitraux de 1924 (Voir ICI).
  • Place Tristan Bernard : l'Église Saint-Ferdinand-des-Ternes. Plusieurs édifices se sont succédés ici, à partir de 1847. L'édifice actuel, de style néo-byzantin, a été terminé en 1957.

Croisement avec le Boulevard Pereire. Le Boulevard marque le passage de l'ancienne Ligne d'Auteuil. Elle fut ouverte en 1854 et fut établie dès le début en tranchée, profitant d'un environnement peu urbanisé. Cette section a survécue à la fermeture la Petite Ceinture en 1934, pour être fermée en 1985 afin de permettre sa modernisation et une reprise partielle par le RER C (Branche C1). La tranchée fut recouverte à cette occasion, apportant une coulée verte au quartier.

Depuis l'église de St-Philippe du Roule, circulait le long de l'avenue l'ancien tramway 37 (Nomenclature STCRP, ex-3 de laTPDS), qui reliait la Madeleine au château de Madrid (Neuilly-sur-Seine). La ligne semble ouverte dès 1875, mais fermera dès le 12 mai 1930.

La Porte des Ternes[]

Celle-ci sera établie en 1843 lors de la construction des fortifications de Thiers entre les bastions 50 et 51. A proximité des des portes Maillot/de Neuilly, elle supportait un traffic moindre que ses voisines. Originellement, la porte se situait au croisement de la route avec le boulevard Gouvion-saint-Cyr, elle sera une des premières dégagées de ses fortifications en 1921.

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L'arrivée à la Porte des Ternes, à la Belle époque. Le passage pouvait être fermé par les grilles de l'Octroi. Bizarrement, les Entrées/Sorties se situent à l'inverse du sens normal de la circulation.

Vue actuelle : [6]

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Vue rare au travers des fortifications parisiennes. Sont biens visibles l'épaisseur du mur, comme les fossés. Au premier plan, une guérite d'octroi.

Vue actuelle : [7]

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Le rond-Point de la Révolte, avec la statue des aérostiers. La circulation est encore bien discrète.

Vue actuelle : [8]

Paris-porte-des-ternes-5 Vue de la porte coté ville. Les fortifs sont bien visibles, mais peu élevées en comparaison des immeubles derrière.

A noter un beau tramway à impérial au premier plan.

Vue actuelle : [9]

Le rond-pont de la révolte[]

Jusqu'en 1929, cette partie de territoire appartenait à Neuilly. L'aménagement, lui, se trouvait en avant de la porte des Ternes et marquait le croisement avec la route de la révolte , qui sera partiellement classée en N 310A dans les années 30.

Une statue de Bartholdi célébrant les aérostiers du siège de 1870 y tronait jusqu'en 1941. Le triangle formé par les portes Maillot, de Neuilly et des Ternes fut avant même la destruction des fortifications, un haut lieu d'amusement des Parisiens. A une salle de spectacle construite en 1900, succéda le célèbre Luna-park, jusqu'en 1948. Les friches abritèrent ensuite des bureaux provisoires jusqu'à la construction du palais des congrès et de l’hôtel Lafayette-Concorde en 1974. La petite église Notre-Dame-de-Compassion , présente en ces lieux, fut démontée et reconstruite pierre par pierre au niveau de la porte des Ternes en 1970. Le quartier fut évidemment bouleversé par l'arrivée du périphérique en 1972.

Outre le tramway 37, passait sur ce rond-point le 38 (Porte de Champerret - Puteaux), le 62 (Porte Maillot - Maisons-Laffitte, ex 18 de la TPDS) et le 73 (Porte Maillot - St Ouen, ex 17 de la TPDS). En juillet 24, le 62 sera détourné par la Défense, créant une ligne 62 bis sur l'ancien tracé. Mais les jours du tram étaient comptés. Outre le 37, le 73 disparut en avril 34, le 62 bis en décembre 34 et le 38 en décembre 36.

Pour aller plus loin :[]

Le cimetière des innocents : [10]

Les anciennes Halles : [11]

Histoire détaillée des Halles : [12]

Le quartier Richelieu : [13]

Histoire du quartier du Roule : [14]

L'ancienne ligne d'Auteuil : [15]

L'histoire du Luna-Park : [16]

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